Planter la vie. Les petits doigts s’activent et creusent. Ils creusent avec énergie de façon suffisamment large et profonde pour que les jeunes plants puissent s’installer et se développer harmonieusement dans leur nouvel environnement. La saison sèche à venir leur sera rude, il est primordial de leur offrir les meilleures conditions et donc de s’appliquer. La formation des villageois en amont réalisée par Kekoye, Cheikh, Abdoul et Diouma de l’association Nebeday a déjà bien insisté là-dessus.

Les enfants sont joyeux, leurs rires et chants allègent l’atmosphère chaude et humide de cette journée d’hivernage sénégalaise. Ca sent bon la terre brune des forêts dont les parfums ont été ravivés par la pluie nocturne. L’engouement de chacun, des petits mais des grands aussi, car c’est tout le village qui est concerné, se révèle contagieux. Mon petit garçon de 3 ans a rejoint les enfants du village afin de participer à ce reboisement. Je me sens alors privilégiée d’assister à ce moment de partage, où l’on touche véritablement l’essentiel : la protection de notre environnement.

 

Cela est rendu possible grâce au partenariat entre PADEM et Nebeday dans le cadre du Fond Climat International du Luxembourg. Nebeday est une organisation sénégalaise de gestion participative des ressources naturelles. Pour Nebeday, l’environnement est au cœur d’un développement et ne peut se faire que par et pour les populations rurales sénégalaises. Au moment de l’écriture du projet cette notion de gestion participative était très présente dans les échanges avec les équipes de l’association et à travers les mots, couchés, sur le papier. Aujourd’hui, elle m’a semblé très vivante et très belle. L’association n’est pas là pour planter seule, elle est belle et bien là pour encadrer et appuyer les populations locales pour une meilleure gestion des ressources naturelles. Elle tire de cela toute sa force et sa solide présence sur le terrain.


Les enjeux sont importants. En raison de sa forte croissance démographique, le Sénégal a puisé abondamment dans ses ressources forestières, en particulier pour la production de charbon de bois. Chaque année, plus de 4 millions de m3 de bois sont prélevés pour satisfaire les besoins en énergie de la population. Par ailleurs, la divagation du bétail et les 2 000 feux de brousse annuels empêchent la repousse des arbres. Le Sénégal a ainsi perdu près de la moitié de sa surface forestière en 60 ans, soit environ 300 terrains de football par jour. La vie en milieu rural devient extrêmement difficile au Sénégal et cette dégradation rapide de l’environnement plonge les populations dans une situation de pauvreté et de vulnérabilité préoccupante.
Dans ce contexte alarmant et en s’appuyant sur une communication forte basée sur des échanges, le partage, le respect et la connaissance des us et coutumes locaux, Nebeday s’engage auprès des populations de la région du Sine Saloum pour la protection de leur environnement et le développement d’activités génératrices de revenus. PAAMPAAS, le projet soutenu par PADEM, s’intègre dans cette vision du développement et contribue au développement des activités. Bravo !