L’eau et l’inégalité des genres
Le concept de Genre se réfère aux rôles, comportements, activités et attributs sociaux qu’une communauté particulière considère appropriés et assignés aux hommes et aux femmes (OMS, 2009). Ces rôles distincts et le rapport entre eux expliquent les inégalités qui peuvent exister lorsqu’un de ces deux groupes est systématiquement favorisé et avantagé par rapport à l’autre.
Dans le contexte de l’eau, la discrimination de genre se révèle par le fait que les femmes et les filles sont souvent les principales utilisatrices, pourvoyeuses et gestionnaires de l’eau dans les ménages. En effet, les foyers étant très souvent privés d’accès à l’eau dans les pays du sud, ce sont aux mères et aux jeunes filles d’aller chercher de l’eau, parfois plusieurs fois par jour, pouvant ainsi marcher des kilomètres pendant plusieurs heures. Au contraire des garçons, les filles sont ainsi privées d’école pendant la journée et d’éducation, ce qui nuit à leur scolarité et à leur avenir. Selon les Nations-Unies, en Afrique, 71% du fardeau de la collecte d’eau incombe aux femmes et aux filles. Au niveau mondial, on estime que les femmes passent plus de 200 millions d’heures par jour à collecter de l’eau.
De même, en raison d’un manque d’assainissement accru dans les régions les plus reculées du monde, de nombreuses femmes et jeunes filles se retiennent pendant de longues heures pour ne pas avoir à faire leur besoin à l’air libre en pleine journée et ainsi courir le risque d’être vue, d’autant plus lorsqu’elles ont leur menstruation. En retenant leur urine aussi longtemps, voire toute la journée, elles risquent de développer des infections de la vessie et des reins. Aussi, elles ont tendance à éviter de consommer des liquides pour ne pas avoir à aller aux toilettes, ce qui peut aussi entraîner une déshydratation sévère. Le manque d’accès à l’eau a donc une répercussion plus importante sur la santé des filles et des femmes que sur celle des garçons et des hommes.
Certaines inégalités entre hommes et femmes existent donc en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement, et, d’autant plus, entre hommes, et femmes ou jeunes filles en situation de handicap qui sont confrontées à des défis uniques en matière d’accès aux infrastructures d’eau et aux installations sanitaires.
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