Je découvre en quoi l’eau est un luxe
Une ressource rare et mal partagée
Le 28 juillet 2010 est une étape importante dans l’histoire des Droits de l’Homme. Pour la première fois, l’eau est explicitement reconnue, par les Nations Unies, comme un droit fondamental et, dorénavant, les 145 pays qui ont ratifié le traité sont tenus de faire en sorte que progressivement l’ensemble de leurs populations ait un accès équitable et sans discrimination à une eau potable pure et salubre.
L’eau propre est essentielle pour l’hygiène corporelle ; douche, brossage des dents, lavage des mains… Ce dernier est un geste simple, qui parait anodin, mais qui permet de lutter contre beaucoup de maladies infectieuses et mortelles telles que par exemple :
- la pandémie de Coronavirus, qui a causé, en 15 mois, plus de 5,5 millions de décès dans le monde, pour près de 400 millions de cas
- les maladies diarrhéiques, qui provoquent plus de 842 000 décès par an dont 350 000 enfants de moins de 5 ans, pour 1,7 milliards d’infections chaque année
- le choléra, responsable de 1 à 3 millions de contaminations et de 145 000 à 150 000 morts, par an.
Le non-accès à l’eau et l’utilisation d’eau contaminée ont des conséquences aussi sur l’hygiène alimentaire des ménages rendant le nettoyage et la cuisson des aliments difficiles. Cela participe au taux de malnutrition élevé dans le monde avec 9,1 millions de décès par an (25 000 par jour) dont 3 millions d’enfants de moins de 5 ans, ce qui en fait la première cause mondiale de mortalité, chez les adultes comme chez les enfants.
Enfin, une dizaine de pays, le Canada et le Brésil en tête, se partagent les deux tiers des réserves d’eau douce de la planète, tandis que plus de 40% de la population mondiale, soit une trentaine de pays, en Afrique pour la plupart, souffrent régulièrement de sécheresses. D’ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou des régions victimes de pénuries d’eau absolues, et deux tiers de la population mondiale pourraient être exposés à des conditions de stress hydrique. Ceci s’explique principalement par le fait qu’au cours du siècle dernier, l’utilisation mondiale de l’eau a augmenté deux fois plus vite que le taux de croissance démographique, du fait notamment des activités industrielles de la planète.
L’impossibilité d’avoir accès à une source d’eau potable reste donc un problème crucial pour l’humanité qui pourrait connaitre bientôt une réelle crise de l’eau. En effet, bien que l’eau couvre 70% de la surface de la Terre, ce sont les océans et les mers intérieures qui constituent principalement cette eau. Ainsi, près de 97,5% de cette ressource est salée. L’eau douce représente seulement 2,5%. Il faut là encore distinguer les 2% d’eau qui sont sous forme de glace polaire donc indisponible, et l’eau douce, disponible mais pas toujours potable, qui représente finalement que 0,5% du volume d’eau sur Terre (rivières, lacs, nappes phréatiques).
C’est pourquoi, il faut assurer pour tous un accès universel et égal à l’eau potable d’ici 2030 et répondre ainsi à l’ODD n°6 de l’Agenda 2030 (Objectifs du Développement Durable, adoptés en 2015 par l’Assemblée Générale des Nations Unies) qui consiste à « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ».
Grâce au travail des organisations humanitaires, on constate ces dernières années une amélioration des chiffres et l’atteinte petit à petit de cet objectif. Selon l’OMS, de 2000 à 2020, le nombre de personnes ayant accès à l’eau potable est passé de 5 à 6,5 milliards, et la proportion de personnes ayant accès à des installations sanitaires est passée de 54% en 1990 à 68% en 2015. En 25 ans, 2 milliards de personnes supplémentaires ont accès à des toilettes.
Ces constats sont très positifs et encourageants car les services d’eau et d’assainissement sont la clé pour réduire la pauvreté dans le monde et développer la croissance sociale et économique. Ils ont en effet un fort impact sur la santé, l’éducation des enfants et le rôle des femmes dans la société.
Quelques chiffres
- 1 être humain sur 3 n’a pas accès à l’eau, soit 2,2 milliards de personnes
- 3,2 milliards de personnes n’a pas accès à des toilettes et font donc leurs besoins à l’air libre
- 1,8 milliard de personnes utilisent une source d’eau contaminée par des matières fécales du fait du manque d’installations sanitaires de base
- 3 milliards de personnes n’ont pas accès à des stations de lavage de mains et à du savon
- Toutes les 90 secondes, un enfant meurt d’une maladie liée à une eau impropre à la consommation, soit 3,5 millions d’enfants par an.
- 1 écoles sur 3 dans le monde n’a pas accès à de l’eau potable
- D’ici 2030, la demande mondiale en eau devrait augmenter de 50% et 700 millions de personnes dans le monde pourraient être déplacées en raison d’une aggravation de la pénurie d’eau.
- Les jeunes filles et les femmes sont chargées de la collecte de l’eau dans 8 ménages sur 10 n’ayant pas de point d’eau à domicile. Elles marchent donc plusieurs heures et plusieurs kilomètres par jour pour aller chercher de l’eau au lieu d’aller à l’école ou de s’occuper des enfants.
- Plus de 800 femmes meurent chaque jour de complications qui surviennent pendant la grossesse ou l’accouchement par manque d’eau pour le nettoyage des outils et des linges par exemple.
- Les personnes les plus fortunées ont en général accès à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène de haut niveau, à des prix souvent très bas, alors que les personnes pauvres paient un prix beaucoup plus élevé pour un service de qualité identique, voire inférieure.
- Pour produire 1 bouteille de vin, il faut 960 litres d’eau. Pour produire un jean, il faut 11000 litres d’eau et, pour produire 1kg de bœuf, il faut 15000 litres d’eau.
Source : ONU, Forum économique mondial, water.org
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