Pour l’accès à une éducation et à un logement de qualité pour tous à Mathare et à Busia – Phase 2
État : En cours | Nombre de bénéficiaires : 8000 personnes
Durée du projet : 3 ans
Lieu : Bidonville de Mathare, Nairobi, Kenya et Communauté rurale de Budalangi, Comté de Busia, Kenya

Partenaire local
LEK (Linda Elimisha Kike) est une institution à but non lucratif, créée en 2010, destinée à fournir des programmes de plaidoyer, d’autonomisation des femmes et des jeunes et des opportunités d’éducation aux enfants les plus vulnérables de la communauté du bidonville de Mathare. Il s’agit d’une organisation à base communautaire enregistrée auprès du gouvernement du Kenya avec le numéro d’enregistrement KAS / CBO / 5/4/2012/495. Sa direction est composée de deux membres (Leah Nyalobo et Sarah Rono) approuvés pour assumer des rôles de leadership par le gouvernement du Kenya qui les a mandatés par le biais du certificat d’enregistrement ci-dessus.
LEK a déjà mis en œuvre plusieurs projets à Mathare, notamment :
- Le programme de parrainage scolaire des enfants,
- Le programme Safisha Kijiji (Gardez votre bidonville propre),
- Le projet pour le retour à l’école de toutes les filles,
- Le projet de développement des compétences entrepreneuriales,
- Le projet pour l’autonomisation des enfants par le sport.
La question de l’habitat a aussi déjà été abordée par LEK auparavant. L’association a mis en œuvre un projet de rénovation de logements pour les veuves et les familles les plus vulnérables du comté de Busia, dans l’est du Kenya. Ce projet a pu voir le jour grâce à des collectes de fonds locales et grâce à la collaboration des autorités locales du comté. Ensemble, ils ont aussi mis en place des structures d’accueil temporaires, notamment pour les victimes d’inondations. Les membres de LEK travaillent depuis en étroite collaboration avec ces autorités qui les sollicitent notamment afin de déployer des services de conseil auprès des populations victimes de VBG (violences basées sur le genre). Les VBG étant très présentes dans la zone, et impactant le quotidien et les conditions de vie des populations, travailler avec l’appui des autorités locales est aussi nécessaire à l’échelle du logement.
La première phase de ce projet a permis d’accompagner des familles dans la mise en place d’activités génératrices de revenus à Busia et Mathare, la construction d’une école de 3 étages dans le bidonville de Mathare pour l’accueil de 320 enfants et le logement de 9 familles. La lutte et la sensibilisation contre les violences basées sur le genre a également été un axe poursuivi durant toute la durée de la première phase.
A Busia, le premier projet a permis de former 39 familles en autorénovation ou autoconstruction de leurs maisons, en les rendant résistantes aux inondations fréquentes au bord du Lac Victoria. Les rénovations de blocs sanitaires communs ont également permis d’améliorer les problématiques d’hygiène et de santé. Dans cette région, la lutte contre les violences basées sur le genre a été accompagnée d’une mise en place de groupes de micro-crédit. Ces groupes ont permis d’accompagner 50 mères dans la création de leur activité génératrice de revenus.


Contexte
- Mathare : Au nord-est de Nairobi, à proximité d’usines textiles et d’une immense décharge, le bidonville de Mathare abrite environ 500 000 personnes, dont 180 000 vivent dans la Mathare Valley. Mathare est connu pour ses gangs particulièrement violents. L’insécurité et l’abus de drogues et d’alcool chez les jeunes sont particulièrement répandus. Les violences basées sur le genre sont très répandues. Les victimes de cette violence, dont la plupart sont des femmes qui ont quitté un partenaire violent avec leurs enfants, font partie des personnes les plus vulnérables dans une situation très précaire. Ce sont ces femmes et ces enfants que LEK soutient en priorité, tout en mobilisant les communautés contre les violences basées sur le genre. Peu d’investissements ont été réalisés à Mathare car les habitants se sont installés sur des terrains difficilement aménageables et en dehors des plans de développement. L’accès à l’eau potable et à l’électricité est très limité. Dans le bidonville, les infrastructures sanitaires (drainage, égouts, blocs sanitaires) sont encore insuffisantes et souffrent d’un manque d’entretien régulier en raison de l’absence d’une organisation communautaire efficace et durable. L’absence de collecte systématique des déchets solides aggrave le problème : les déchets bouchent les égouts et créent de nombreuses zones d’insalubrité, voire de pollution dans les habitations pendant la saison des pluies. Le manque d’éclairage public est une source d’insécurité, notamment en ce qui concerne les violences basées sur le genre et le risque de maltraitance des enfants, dans l’accès aux services de base après 18h30.
- Busia : Dans le sud du comté de Busia, près du lac Victoria, le sous-comté de Mabinju subit des inondations de plus en plus importantes. Des centaines de familles ont perdu leur maison et doivent soit déménager sur des terrains plus élevés, soit se préparer à de nouvelles inondations. La région a de nouveau été touchée par les fortes pluies d’avril 2024, lorsque la rivière Nzoia et les eaux du lac Victoria ont reflué. Beaucoup d’habitants n’ont ni toilettes ni installations pour se laver. L’accès à l’eau potable est un problème. Les activités économiques sont principalement axées sur la pêche, ce qui laisse peu d’options aux femmes chefs de famille. LEK soutient les communautés de Busia en raison de la forte prévalence des violences basées sur le genre et du VIH/SIDA.
La mission
Objectif global : Contribuer à une amélioration durable des conditions de vie des personnes les plus vulnérables au Kenya.
Objectifs spécifiques :
Mathare : Promouvoir la réhabilitation et la gestion participative de logements dignes, sûrs et salubres pour les femmes victimes de violences et autres personnes très vulnérables dans les bidonvilles de Mathare, ainsi que l’accès à l’éducation de base pour leurs enfants.
Busia : Promouvoir la réhabilitation et la gestion participative d’habitats dignes, sûrs et sains dans les zones rurales du comté de Busia touchées par le changement climatique
Les activités à Mathare
- Optimiser le modèle d’école-logements à Mathare et l’étendre : création de 2 à 5 nouveaux logements, 3 à 6 salles de classes additionnelles, réorganisation et meilleur équipement des salles de classe actuelles, plan de management du bâtiment pour viser un autofinancement de la structure à 80%
- Autorénovation et autoconstruction dans le village pilote de Gitathuru : rénovation de 30 logements par les participants locaux, installations électriques de 50 logements rendues sûres, mise en place d’un groupe d’épargne pour faciliter les rénovations
- Mise en place de services d’hygiène communautaires par les groupes de jeunes du village pilote de Gitathuru : formation de 60 jeunes sur la gestion de services communautaires, rénovation de 2 à 3 blocs sanitaires communautaires, réhabilitation des systèmes de drainage du village, collecte et tri des déchets de 600 ménages, renforcement des compétences de 6000 bénéficiaires sur les sujets d’hygiène et de violence basée sur le genre
- Mise en place formelle d’un réseau de soutien psychosocial et matériel pour les survivantes et survivants de violences basées sur le genre : formation de 40 membres de la communauté pour le référencement à des spécialistes et pour le travail en réseau, aide temporaire de 15 familles victimes de violences basées sur le genre
Les activités à Busia
- Accompagnement et soutien des participants locaux dans l’autorénovation et l’autoconstruction dans le village pilote de Mabinju : rénovation et reconstruction de 45 logements, 40 logements construits précédemment sont entretenus, formation d’un groupe de 10 artisans et 15 jeunes dans l’autorénovation et l’autoconstruction ainsi que dans l’entretien des logements
- Renforcement des capacités et des modèles d’hygiène communautaire dans le village pilote de Mabinju : formation de 15 membres d’organisations communautaires sur la gestion des infrastructures sanitaires et sur la promotion de l’hygiène, mise en place opérationnelle et fonctionnelle de 2 blocs sanitaires, mise en place de 5 citernes
- Soutien dans le renforcement des compétences des survivantes et survivants de violences basées sur le genre ainsi que des autres bénéficiaires en situation extrêmement vulnérable : participation active de 90 personnes, dont 40 nouvelles aux groupes d’épargne et de crédit pour améliorer leur résilience économique, mise en place d’un système de soutien d’urgence d’une capacité d’aide de 10 victimes de violences basées sur le genre par an
Les bénéficiaires
8000 bénéficiaires dont :
6600 à Mathare :
- 20 professeurs peuvent travailler et 320 élèves ont accès à une éducation de qualité
- 93 familles bénéficient d’un logement plus salubre et durable
- 20 jeunes sont formés à la sécurité électrique
- 3 groupes de jeunes sont formés à l’entretien des blocs sanitaires
- 6000 personnes sont sensibilisées sur les questions d’hygiène
1400 à Busia :
- 85 familles rénovent ou reconstruisent leur habitation
- 10 artisans et 15 jeunes sont formés à l’autorénovation ou autoconstruction
- 100 femmes survivantes de VBG ont accès à des groupes d’épargne et de crédit
- 1000 membres de la communautés sont sensibilisés aux pratiques d’hygiène