Pour l’accès à une éducation et à un logement de qualité pour tous à Mathare
État : En cours | Nombre de bénéficiaires : 8466 personnes
Durée du projet : 3 ans
Lieu : Bidonville de Mathare, Nairobi, Kenya
Partenaire local
Le LEC (Legacy Education Centre) est une institution à but non lucratif, créée en 2010, destinée à fournir des programmes de plaidoyer, d’autonomisation des femmes et des jeunes et des opportunités d’éducation aux enfants les plus vulnérables de la communauté du bidonville de Mathare. Il s’agit d’une organisation à base communautaire enregistrée auprès du gouvernement du Kenya avec le numéro d’enregistrement KAS / CBO / 5/4/2012/495. Sa direction est composée de deux membres (Leah Nyalobo et Sarah Rono) approuvés pour assumer des rôles de leadership par le gouvernement du Kenya qui les a mandatés par le biais du certificat d’enregistrement ci-dessus.
Le LEC a déjà mis en œuvre plusieurs projets à Mathare, notamment :
- Le programme de parrainage scolaire des enfants,
- Le programme Safisha Kijiji (Gardez votre bidonville propre),
- Le projet pour le retour à l’école de toutes les filles,
- Le projet de développement des compétences entrepreneuriales,
- Le projet pour l’autonomisation des enfants par le sport.
La question de l’habitat a aussi déjà été abordée par le LEC auparavant. L’association a mis en œuvre un projet de rénovation de logements pour les veuves et les familles les plus vulnérables du comté de Busia, dans l’est du Kenya. Ce projet a pu voir le jour grâce à des collectes de fonds locales et grâce à la collaboration des autorités locales du comté. Ensemble, ils ont aussi mis en place des structures d’accueil temporaires, notamment pour les victimes d’inondations. Les membres du LEC travaillent depuis en étroite collaboration avec ces autorités qui les sollicitent notamment afin de déployer des services de conseil auprès des populations victimes de VBG (violence basée sur le genre). Les VBG étant très présentes dans la zone, et impactant le quotidien et les conditions de vie des populations, travailler avec l’appui des autorités locales est aussi nécessaire à l’échelle du logement.
Contexte
Le Kenya connait depuis près d’une décennie une importante croissance économique et démographique. Cependant, cette dernière s’est accompagnée d’importantes disparités.
La transition politique engagée en 2003 a été un facteur de changement et de développement, offrant au pays une bonne santé économique. Le Kenya s’est ainsi doté d’infrastructures, en construisant notamment des routes et des lignes de chemin de fer.
Dans le même temps, le pays a observé des taux de croissance démographique urbaine exponentiels (+2.2% par an entre 2009 et 2019), parmi les plus élevés au monde. A titre d’exemple, la capitale, Nairobi, a multiplié sa population par deux en 15 ans et est aujourd’hui l’une des plus grandes métropoles d’Afrique, avec plus de 8.3 millions d’habitants. Elle devrait encore doubler d’ici 2035, et tripler d’ici 2050.
Toutefois, ce développement n’est pas favorable à tous : près de la moitié de la population kenyane vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté et dans de mauvaises conditions d’habitation.
Ainsi, à Nairobi, cette croissance démographique s’observe majoritairement dans des bidonvilles qui fleurissent dans les banlieues. On estime qu’environ 2.5 millions de personnes y vivent aujourd’hui, et ce, dans des conditions extrêmes de précarité et d’insécurité.
Deux bidonvilles, Mathare et Kibera, sont particulièrement touchés. Surpeuplés (ils accueillent 60-70% de la population de Nairobi alors qu’ils ne couvrent que 6% de la surface de la ville), ils sont composés en grande partie d’abris de fortune dans lesquels les familles vivent entassées, sans accès à l’eau courante, à des latrines, à l’électricité, à l’hygiène et dans une insécurité permanente. Cela se répercute aussi sur le développement social, sanitaire et scolaire des enfants qui sont souvent vulnérables aux violences basées sur le genre, comme leur mère, et/ou mariés précocement en raison de la pauvreté des parents.
Ces bidonvilles sont donc des lieux où s’illustrent délabrement, pollution, trafics, repères de milices, violence et violence sexuelle, avec un laisser-faire des autorités. Une situation qui, à court terme, ne peut que nuire à toute forme de développement durable et harmonieux des populations.
La mission
Objectif global : Contribuer à une amélioration durable des conditions de vie des personnes les plus vulnérables au Kenya.
Objectif spécifique : Fournir un accès à l’éducation et à un logement sûr aux personnes les plus vulnérables dans le bidonville de Mathare à Nairobi, au Kenya.
Les activités
- fournir un abri aux familles victimes de violence basée sur le genre (VBG) et développer des capacités adéquates de prévention : création d’un groupe communautaire pilote composé de 9 familles vulnérables aux VBG, construction de logements avec safe-zone pour les enfants, sensibilisation et formation des parties prenantes du projet à la lutte contre les VBG, amélioration de la sûreté et de la sécurité dans le bidonville (installation d’un système d’éclairage solaire public, sécurisation du système de câblage électrique dans les maisons des familles pilotes…), capitalisation, construction d’une école pour 200 élèves
- développer des pratiques et des capacités d’hygiène modèles : construction de 2 douches et 7 toilettes communes pour la communauté pilote et de 4 équipements sanitaires collectifs, sensibilisations communautaires et scolaires sur les questions d’hygiène, amélioration du système de drainage urbain et mise en place d’une collecte communautaire des déchets gérée par des jeunes du bidonville (équipement (bennes, transporteur, vêtements etc.) et formation des jeunes), capitalisation
- mettre à niveau les méthodes d’enseignement pour améliorer les performances scolaires des enfants, renforcer la protection de l’enfance et lutter contre les VBG : recrutement et formation de 10 enseignants compétents, mise en place d’une association parents / enseignants, fournitures d’équipements et uniformes scolaires à 50 enfants, suivi individualisé des élèves, renforcement des capacités de l’administration de l’école pour une gestion stable et durable
- promouvoir les comportements positifs : par la pratique sportive pour les élèves ayant arrêtés l’école et par le soutien à 4 équipes sportives (garçons, filles, juniors, seniors)
- soutenir : matériellement ou financièrement 20 familles pour démarrer et développer une activité génératrice de revenus (matériel de couture, outils, bétail etc).
Les bénéficiaires
8466 bénéficiaires dont :
- 159 familles relogées ou dont le logement sera rénové
- 200 élèves et 20 membres du personnel de la nouvelle école
- 20 champions formés à la lutte contre les VBG
- 56 jeunes leaders qui éduqueront leurs pairs aux comportements positifs : 1000 autres jeunes des bidonvilles
- 6000 membres de la communauté de Mathare qui bénéficieront de sensibilisations de masse ou de la rénovation/construction d’infrastructures publiques