« Connexions »
« Connexion(s) » est une exposition de photoésie, initiée par Delphine Dekeister et Nagib Attié, sous l’œil bienveillant et professionnel de Nicolas Kerroux, où photographie et poésie se rencontrent et résonnent. Les photographies ont été prises au Sénégal, au Kenya et à Madagascar lors des missions réalisées par Delphine en tant que représentante Afrique de l’ONG PADEM (Programme d’Aide et de Développement aux Enfants du Monde) associée ainsi au projet. Accueillie au sein de la résidence du Consul Général de France pour son vernissage en juin, puis à l’hôtel Pullman Dakar Teranga durant tout le mois de juillet, « Connexions » a permis de récolter des fonds grâce à la vente des œuvres. Ils ont été remis aux Racines de l’Espoir le 14 août dernier et appuieront la construction de la maison d’accueil des enfants talibés.
Les Racines de l’Espoir :
L’association les Racines de l’Espoir (RE) est une association à but non lucratif et celle-ci a trois objectifs, communs à tous ses membres : promouvoir un monde d’amour et de partage, unir et renforcer les liens de solidarité et enfin, permettre aux enfants de faire de leurs rêves une réalité. Sa force réside dans sa grande capacité de communication qui permet un élan communautaire de 40 000 personnes animé par les réseaux sociaux. Cette connexion permet de répondre aux besoins exprimés sur le terrain avec une grande efficacité et un réel impact. Tous les fonds levés vont directement sur le terrain pour les bénéficiaires.
A ce jour, l’association vient en aide à 170 enfants sur 4 pays : Mauritanie, Sénégal, Côte d’Ivoire et Burkina Faso, grâce aux ambassadeurs de l’association RE dans chaque pays. Au Sénégal, avec l’aide de médecins et d’infirmiers volontaires, 70 enfants bénéficient chaque mois de visites médicales, de journées dites « Déjeuner pour tous » consistant en l’organisation d’un grand repas, d’activités avec les enfants et de distribution de petits cadeaux issus des collectes de dons. RE offre également et surtout une présence constante et sécurisante pour les enfants vulnérables des rues de Dakar ainsi que la prise en charge des enfants atteint de la maladie ychtiose congénitale, enfants exclus de la société.
L’essence de RE au Sénégal consiste en la lutte contre la présence des enfants dans les rues : les enfants « Talibés ». Ces enfants sont chargés de collecter de l’argent pour leurs marabouts, sous peine d’être battus. Ainsi, le projet phare de RE et crucial dans son développement est celui de la construction d’un lieu d’accueil, d’écoute, de protection et d’éducation pour les enfants. Un lieu pour eux : « LA MAISON DE L’ESPOIR». Cette maison permettra de loger 100 enfants, de les alphabétiser et de les protéger au maximum. Cette aventure se fera avec des personnes volontaires, des professeurs et professionnels prêts à aider ces enfants afin qu’ils puissent vivre une vie meilleure et réaliser leurs rêves.
Le projet a déjà démarré, le gros œuvre de la maison est en phase de finition. Le budget de construction est de 19 000 000 FCFA (29 000€). Il manque 3 000 000 FCFA pour finir cette 1ère étape.
L’exposition CONNEXIONS a pour objectif d’aider les enfants d’Afrique en difficultés et a décidé de s’engager auprès de RE afin que la maison puisse être rapidement construite et que des rires d’enfants puissent y résonner… pour longtemps.
Témoignage de Delphine, représentante PADEM :
« Connexion(s) : Photographier et être présent, en pleine conscience. Je crois profondément que l’Afrique, où j’ai la chance de vivre depuis plus de dix ans, est riche de cette magie de vie dans le présent. Le passé est souvent conté, le futur remis dans les mains de dieu (Inchallah) et le moment présent vécu avec intensité. Se laisser porter par cette belle énergie, accepter les surprises drôles et moins drôles de la vie, faire preuve d’une résilience déconcertante, ne pas toujours vouloir tout contrôler, lâcher prise, ne pas calculer. Etre présent et … libre.
« On est là », « on est ensemble », « ça va aller », « ca va ? ca va. Et sinon ca va ? Et la famille ? ca va ? Et les enfants ?», « On dit quoi ? », « Oh yakô ! » sont autant d’expressions qui ancrent et permettent avec une facilité délicieuse les rencontres. Etre, tout simplement.
La photographie représente pour moi tout cela. Un instant, une rencontre, une lumière, un mouvement, un regard, des vibrations, le cliché c’est maintenant et ce moment est furtif. Prendre une photo c’est se montrer intensément présent, être connecté à ce que l’on vit et c’est un cadeau merveilleux lorsque l’on y arrive, même un tout petit peu. On peut prendre beaucoup de photos, et pourtant une seule sortira du lot, transmettra une émotion, une connexion.
« Photographier, c’est mettre dans la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur ». Henri Cartier-Bresson. Avec mon appareil photo, je me suis nourrie de moments présents et j’ai appris la beauté de voyager le cœur ouvert aux rencontres, à la vie en somme.
Ces photos d’horizons nouveaux ont été rendues possibles grâce à PADEM qui me permet d’aller là où l’on ne va pas comme cela, là où « ya problème de difficultés deh ». Et pourtant… quelle force de vie. Aujourd’hui, à travers cette exposition, je souhaite rendre hommage à tous ces enfants, femmes, hommes qui luttent pour des conditions de vie décentes avec courage, humilité et une ingéniosité incroyable. Merci à vous d’avoir rendu possible cette connexion dans votre univers, votre intimité. »