Pour un accès à un logement sûr et salubre pour tous à Kibera

État : En cours | Nombre de bénéficiaires : 5207 personnes

Durée du projet : 3 ans

Lieu : Bidonville de Kibera, Nairobi, Kenya

Logo de la fondation abbé pierre

Partenaire local

La Kibera Girls Soccer Academy (KGSA), premier partenaire kenyan de PADEM (2007), est, à l’origine, une initiative d’un nairobien ayant grandi à Kibera : Abdul Kassim, ingénieur en télécommunications. Du fait de ses expériences de vie, il a souhaité lancer une initiative afin de promouvoir l’égalité des sexes et briser les normes de genre au Kenya.

KGSA a aujourd’hui ouvert une école secondaire gratuite pour 130 filles âgées de 12 à 18 ans. Consciente que les déséquilibres entre les sexes sont omniprésents à Kibera (mariages et grossesses précoces, abandon scolaire, etc.), l’ONG y a fondé un programme d’intégration des filles par la pratique du football. KGSA gère également une école mixte plus petite.

Grâce à ces actions, KGSA a su créer un espace de vie sûr pour les jeunes filles de Kibera et a été reconnue par la communauté. Les jeunes femmes ont pu renforcer leur éducation et sont désormais un exemple de changement pour d’autres jeunes filles.

En outre, KGSA a de l’expérience dans les projets de logement, avec UN Habitat notamment (le programme Habitat des Nations Unies). L’ONG a pu capitaliser les réalisations précédentes pour en tirer des leçons. Elle a également construit une école et cela constitue une autre expérience notable de construction.

Contexte

Le Kenya connait depuis près d’une décennie une importante croissance économique et démographique. Cependant, cette dernière s’est accompagnée d’importantes disparités.

La transition politique engagée en 2003 a été un facteur de changement et de développement, offrant au pays une bonne santé économique. Le Kenya s’est ainsi doté d’infrastructures, en construisant notamment des routes et des lignes de chemin de fer.

Dans le même temps, le pays a observé des taux de croissance démographique urbaine exponentiels (+2.2% par an entre 2009 et 2019), parmi les plus élevés au monde. A titre d’exemple, la capitale, Nairobi, a multiplié sa population par deux en 15 ans et est aujourd’hui l’une des plus grandes métropoles d’Afrique, avec plus de 8.3 millions d’habitants. Elle devrait encore doubler d’ici 2035, et tripler d’ici 2050.

Toutefois, ce développement n’est pas favorable à tous : près de la moitié de la population kenyane vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté et dans de mauvaises conditions d’habitation.

Ainsi, à Nairobi, cette croissance démographique s’observe majoritairement dans des bidonvilles qui fleurissent dans les banlieues. On estime qu’environ 2.5 millions de personnes y vivent aujourd’hui, et ce, dans des conditions extrêmes de précarité et d’insécurité.

Deux bidonvilles, Mathare et Kibera, sont particulièrement touchés. Surpeuplés (ils accueillent 60-70% de la population de Nairobi alors qu’ils ne couvrent que 6% de la surface de la ville), ils sont composés en grande partie d’abris de fortune dans lesquels les familles vivent entassées, sans accès à l’eau courante, à des latrines, à l’électricité, à l’hygiène et dans une insécurité permanente. Cela se répercute aussi sur le développement social, sanitaire et scolaire des enfants qui sont souvent vulnérables aux violences basées sur le genre, comme leur mère, et/ou mariés précocement en raison de la pauvreté des parents.

Ces bidonvilles sont donc des lieux où s’illustrent délabrement, pollution, trafics, repères de milices, violence et violence sexuelle, avec un laisser-faire des autorités. Une situation qui, à court terme, ne peut que nuire à toute forme de développement durable et harmonieux des populations.

La mission

Objectif global : Contribuer à une amélioration durable des conditions de vie des personnes les plus vulnérables au Kenya.

Objectif spécifique : Fournir un accès à un logement sûr aux personnes les plus vulnérables dans le bidonville de Kibera à Nairobi, au Kenya.

Les activités

  • développer un modèle d’amélioration de logement pilote : construction d’un immeuble comprenant 17 logements neufs pour 17 familles, création d’un groupe communautaire pilote, rénovation et équipement de 50 maisons grâce à la participation du groupe, capitalisation
  • développer des pratiques et des capacités d’hygiène modèles : construction/rénovation de 2 blocs sanitaires pour la communauté pilote et de 4 blocs sanitaires publics ainsi que des équipements d’adduction d’eau (robinets, tuyaux, pompes à eau électrique), sensibilisations communautaires sur les questions d’hygiène, d’accès à l’eau et à l’assainissement, amélioration du système de drainage urbain et mise en place d’une collecte communautaire des déchets gérée par des jeunes du bidonville (équipement (bennes, transporteur, vêtements etc.) et formation des jeunes), capitalisation
  • développer des pratiques modèles de sécurité et de sûreté : installation d’un éclairage solaire public, d’équipements de lutte contre les incendies (extincteurs, tuyaux à incendie) et formations à la prévention des incendies, sensibilisation des familles aux droits en matière de santé sexuelle et à la lutte contre la maltraitance des enfants, afin d’améliorer leur capacité à prévenir les abus sexuels et les aider à identifier et à signaler les cas de violence envers les enfants, rémunération pour le gardiennage de l’immeuble,capitalisation
  • responsabiliser les bénéficiaires pilotes et les parties prenantes du projet : pour diffuser ces modèles aux autres groupes de bénéficiaires qui forment des groupes d’épargne et qui sont formés aux AGR puis équipés, création d’un fonds de roulement pour les activités de construction / rénovation de ces autres groupes.

 

Les bénéficiaires

5207 bénéficiaires directs dont :

  • 67 familles relogées ou dont le logement sera rénové
  • 50 familles qui bénéficieront d’une amélioration du système d’assainissement (drainage et gestion des déchets)
  • 50 familles qui bénéficieront d’une meilleure sécurité en termes de logement au sein de leur foyer et dans les rues des bidonvilles
  • 35 jeunes déscolarisés seront formés et ils développerons une AGR dans la gestion des déchets
  • 4000 membres de la communauté qui bénéficieront de sensibilisations de masse ou de la rénovation/construction d’infrastructures publiques

28 000 bénéficiaires indirects